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LETTRE PHILOSOPHIQUE

 

Traduite LТAllemand en Français.

 

Par ANTOINE DU VAL,

 

 

 

 

Chez Jean dТ houry, à lТimage S. Jean,

аau bout du Pont-neuf, sur le quai des Augustin.

 

MDCLXXI.


LETTRE PHILOSOPHIQUE

Vous ayant vu douter dТune science, dont vous devriez être mieux persuadé, il mТa semblé nécessaire de vous en tracer les fondements, suivant que la Lecture des vrais Philosophes & lТexpérience me lТont enseigné. Je nТuse pour cet effet dТaucune Rhétorique, jugeant superнflu dТorner la matière du monde, qui est la plus belle de soi-même. La sainte Ecriture, qui est dictée par le Saint Esprit, & contient la parole du grand Dieu, méprise lТornement, & se plait seulement aux sentences véritables & simples, lТignorance au contraire & le mensonge, dont le père de mensonge a jeté la semence dans les Ecoles modernes, veut être plâtrée dТartifices, pour cacher ses défauts, lТart & le fard sont pour les beautés imparfaites.а Vous verrez dans la suite de cette Lettre, une Physique qui paraîtra extravagante & impertinente au sens de ces mêmes Ecoles, & je vous dis par avance, que le moindre Pédant la condamнnera aussi hardiment que sТil lТentendait très bien, & que mes sentiments seront bannis de sa raison aussi libreнment quТil pourrait faire si notre sainte science était soumise à sa juridiction.

Mais je laisse à chacun son jugement libre, & je ne veux punir les présomptueux & les ignorants, que de leurs propres qualités, quТils garderont pour pénitence. Aussi ne préнtends-je écrire cette lettre quТà vous qui avez la clef pour en déchiffrer le contenu mystérieux, afin que vous puissiez confirmer votre connaissance & lТappuyer sur le fondement inébranlable, peut donner gloire à Dieu, & servir votre prochain. Vous trouverez la plus part de ce que je vous écris chez les Philosophes : mais vous ne le verrez en nulle part entassé de cette manière, & en si peu de paroles. Elles sont simples, mais importances & véritables. Lisez, relisez, & pensez-le bien, rapportant le tout à la pierre de touche, qui est la nature ; elнle vous cautionnera pour moi de la vérité. Mettez ses démarches en paнrallèle avec mes paroles, & garder pour vous-même les observations que vous en tirerez. Afin donc de comprendre ce dont il est question, sachez que la Physique est une scienнce moyennant laquelle on explique les substances naturelles en tant que naturelles, avec leur harmonie : CТest la science de la nature, ou une habitude, moyennant laquelle nous connaissons la nature, & les choses qui donnent leur être dТelle.

LТauteur de cette nature est Dieu, qui subsiste naturellement de par soi-même, sans commencement ni fin : Il est souverainement & uniquement Sage, Puissant & Bon. Comme il est infini, & que nous sommes finis, nousа ne pouvons rien dire de lui, qui ne soit trop au-dessous de sa gloire & perfection ; une partie ne pouvant aucunement comprendre le tout : lТexнcellence de ses œuvres le magnifie beaucoup plus que la faiblesse de notre expression.

Quand nous contemplons ses oeuvres en général, nous y observons dès leur principe le Chaos, les Eléments & les choses élémentées. Le Chaos était un composé agité de lТeau & du feu vivifiant, à ce que toutes choses de ce monde fussent produites par le Verbe éternel de Dieu. CТétait la matière contenant toutes les formes en pouvoir qui ensuite se manifestèrent quand la Volonté se réduisit en acte : Ce corps informe était aquaнtique, & appelé par les Grecs, , dénotant par le même mot lТeau & la matière : cette matière a été distinguée de Dieu en crois Classes : En Supérieure, Moyenne, & Basse région. La supérieure est absolument illuminée, éminente & subtile : La basse absolument ténébreuse, crasse, impure & grossière. La moyenne est mêlée de lТune & de lТautre de ces qualités. La dernière Classe ou réнgion basse contient néanmoins touнtes les essences & vertus des Créatuнres de la supérieure, en sorte que ce que les Créatures supérieures sont acнtuellement & en forme manifeste, les Créatures inférieures le sont en pouнvoir & en essence occulte : la classe ou région supérieure réciproquement est créée, en sorte quТil nТy a rien dans lТinférieure, dont elle ne contienne la nature & les vertus : Ce que les essences supérieures sont extérieurement, les inférieures le sont intéнrieurement : lТune & lТautre toutefois ne peut pas agir également : car les Créatures supérieures intellectuelles peuvent agir si elles veulent, de même façon que les inférieures, mais les inférieures sont empêchées, par la crasse ténébreuse de leur corps, dТagir comme feraient les Anges, à moins que dТêtre illuminées dТen haut, & douées de vertus divines & plus quТhumaines. En tout ce que dessus il est à remarquer que la région inférieure nТest pas entièrement destituée de lumière, ni la supérieure de quelque mélange (bien que délicat) de ténèbres, nТy ayant que le Créateur seul qui habite une lumière pure & inaccessible. La créature bien quТopposée lТune à lТautre, ne manque jamais de mélange pour procréer par cette puissance étendue & remise comme le bras court & long en Géométrie, & cТest par le moyen de cette opération admirable que le mouvement a commencé dans le chaos. La parole éternelle du Père en ayant premièrement séparé les éléments, & puis les choses élémentées supérieures & inférieures, tant terrestres que célestes & surcélestes. Car la création du Ciel présuppose celle de ses habitants qui sont les Anges bien heureux, auxнquels lТâme des hommes devient semнblable, lorsque séparée des sens matériels, & épurée des impuretés ténébreuses par le S. Esprit, elle sТélève en ferme soi à Dieu, cherchant & trouvant dans le Père des lumières, cette clarté surnaturelle inconnue à lТhomme sensuel. Par ce chemin la grâce du Seigneur a manifesté Gen. I. à son serviteur Moïse cette création merveilleuse, cТest par cette même grâce que mortifiant notre chair perverse, & ressuscitant en une nouvelle vie, nous élevons le vol de notre âme par-dessus tout ce quТil y a de matériel, pénétrant les ténèbres confuses du chaos, pour observer tant par la parole révélée de Dieu, que par la lumière de sa clarté reluisante éminemment, & en ses grandes œuvres & en lТhomme crée à sa ressemblance, les démarches de cette opération merveilleuse, jusquТà ce que cette étinнcelle de lumière, dont nous sommes capables en cette mortalité, vienne à croître pour nous éclairer pleinement dans lТÉternité.

Il y a trois choses à observer dans ce chaos, 1. LТeau première & informe. 2. Le feu vivifiant, dont lТeau a été agitée, & 3. La façon dont les êtres particuliers ont été produits de ce chaos, ou être général. Cette eau inнforme & imparfaite était incapable, sans le feu vivifiant, de rien produire. Elle était avant lТeau élémentaire, & contenait le corps & lТEsprit, qui conspiraient ensemble à la procréation des corps subtils & grossiers. Cette eau première était froide, humide, crasse, impure & ténébreuse, Gen. 2. & tenait dans la création, le lieu de la femelle, de même que le feu, dont les étincelles innombrables comme des mâles différents, contenait autant de teintures propres à la procréation des créatures particulières. Ce feu qui a devancé lТélémentaire a vivifié tout ce qui est produit du chaos. CТest celui de la nature, ou pour mieux dire, lТesprit de lТUnivers subtilement difнfus dedans cette eau première & inнforme. On peut appeler ce feu la forme, comme lТeau ta matière confonнdus ensemble dans le chaos. Il ne subsistait pas séparément sans lТeau, qui est proprement son habitacle, & la matière ou le véhicule qui le contient. Toute fois ce feu nТest quТun instrument subalterne, & qui ne peut agit en aucune façon de soi-même, nТétant quТun outil matériel de la grande main immatérielle de Dieu, ou de sa parole non créée, qui est issue de lui, & en procède continuellement, comme nous voyons aussi, au 1 & 2 de la Genèse, faisant par ce feu les impressions de diverses teintures & diverses espèces. JТappelle Teintures, les puissances astrales & ponctuelles. Car la teinture est comme un point essentiel, duquel comme du centre sortent les rayons qui se multiplient dans leur opération. Mais comme ces rayons ne sauraient opérer en eux-mêmes, pour leur proximité & ressemblance, il leur a fallu un corps aquatique dissemblable à leurs propriétés, à ce que sa masse par ce feu central, & moyennant la disposition de la parole de Dieu, ainsi que les autres choses, prissent forme. Le feu nТest pas un corps, mais il en prend un dТailleurs, quТil dispose à sa fin destinée : il demeure plus volontiers dans un corps parfait que dans un autre, il contient les définitions de toutes choses, & reнçoit en soi, suivant les vertus de son imagination que le verbe éternel de Dieu lui a imprimé, les dispositions de diverses semences, il est chaud, sec, pur & diaphane : les deux dernières qualités sont les sources de toute lumière : Sa chaleur le fait agir sur lТeau, comme étant le principe de toute la chaleur des éléments & des choses élémentées : Sa sécheresse est le principe de constance es créatures : Sa diaphanité marque sa subtilité, qui lui rend toute sorte de corps pénétrables : Sa, pureté exclut toutes imperfections, car le feu les chasse loin de soi, & aspire à la constance de lТEternité, comнme la fin du monde & la nouvelle création fera voir. Aristote lТappelle assez improprement le principe du mouvement. Le feu donc est la nature qui ne fait rien en vain, qui ne saurait errer, & sans qui rien ne se fait. Car cet esprit agissant, bien quТil soit inhérent en des corps différents de ce monde, est pourtant toujours le même, & bien quТil serve à vivifier des teintures diverses, selon quТelles sont distinguées dans les créatures par le Créateur, il ne fait que les disposer suivant leur capacité.

Ce chaos ainsi créé, Dieu commenнça à travailler sur ce corps ténébreux lui infusant quelques rayons de lumière par le moyen de lТEsprit de Dieu qui se mouvoir dessus les eaux, sépaнrant les ténèbres de la lumière, & donnant aux ténèbres la demeure inнférieure & moyenne, comme à la luнmière la supérieure. Il Sépara Gen. 1. ver. 6. les eaux dТavec les eaux, plaнçant la matérielle & grossière dans la mer & dans la terre, & élevant la subнtile & spirituelle au-dessus & au-dessus du firmament, Gen. 148. vers 4. à ce quТelle put servir de véhicule, dТinfiniment & de médiatrice à lТEsprit universel, pour porter les ordres & les aides actives aux esprits passifs & particuliers des sublunaires. Cela ne suffisant pas, Dieu donna le troiнsième degré de lumière, séparant la terre, ou le sec des eaux & de la mer, afin que la terre ne fut empêchée par le mélange excessif des eaux, de proнduire les herbes & les arbres portant fruits. Il sépara aussi par lТétendue des Cieux, les eaux inférieures des supéнrieures, & assembla de la lumière diffuse, des luminaires pour distinguer le temps & les saisons, afin dТopérée par leurs rayons ou influences mesurées sur les créatures, lesquelles il créa de leurs éléments distingués pour vivre en iceux, & habiter cet édifice admirable, dont il donna la Seiнgneurie à lТhomme, fiat à son image & selon sa ressemblance, pour le servir & bénir.

LТélément est un corps séparé du chaos afin que les choses élémentées consistent par lui & en lui ; cТest le principe dТune chose, comme la lettre de la syllabe. La doctrine des éléments est très importante, étant la clef des sacrés mystères de la nature. Les éléments conspirent ensemble, & se changent facilement lТun en lТautre, & nous voyons la terre se changer en eau, lТeau en air, & lТair en feu. La terre se change en eau, quand lТeau, par le mouvement de la chaleur, du centre de la terre en pénètre les conduits en forme de vapeur, & en reçoit par cetнte exhalaison lТessence subtile, en sorнte quТil nТapparaît aucune différence entre lТeau & la terre. Cette terre réduite en eau par la chaleur du Soleil & élevée en la région moyenne de lТair, y étant quelque temps digérée, se change en feu, & forme les tonnerres & les foudres. Celui qui connaît le moyen de changer un élément en lТautre, & rendre les choses pesantes, légères, & les légères pesantes, se peut dire vrai Philosophe. Cela ne se peut que moyennant un certain chaos universel, dont le centre contient les vertus des choses supérieures & inférieures, réduisant la terre en eau, lТeau en air, & lТair en feu. Jamais un élément nТest sans lТautre, car le feu sans air sТéteint, lТeau sans air se pourrit : la terre même ne saurait faire un globe sans lТeau, qui sans les autres éléments ne produit quoi que ce soit. Le feu purge lТair, lТair lТeau, & lТeau la terre, & par le mouvement du feu, lТun se perfectionne dans lТautre. Le feu est toujours le moindre en quanнtité, comme le premier en qualité, ou il domine, il engendre des choses parfaites, & ou il est dominé, ne viennent que les imparfaites. Les éléments sont actifs, quand ils travaillent sur un corps pour en former quelque chose de nouveau ; passifs quand lТun souffre que lТautre en fasse quelque chose, & lТun agissant lТautre pâtit. LТeau agit sur le feu, le concentrant par la réclusion dans son corps, le feu traнvaille sur la terre, afin de lТélever à sa propre dignité, & cela durera jusquТà tant que tous les éléments par une action mutuelle atteignent la souveнraine perfection. Les éléments supérieurs agissent bien plus parfaitement que les inférieurs, comme il appert par les actions du Ciel ou du feu, à cause de sa pureté & lТélévation, en vertu de laquelle ils exaltent les éléнments inférieurs, comme les inférieurs en échange abaissent ou attirent & humilient les supérieurs. Et cТest par le moyen de cette attraction & expulsion, que le monde respire & vit, communiquant lТêtre des choses suнpérieures ( comme dit est ) aux inféнrieures, & ainsi réciproquement. Cetнte opération merveilleuse se fait moyennant lТesprit de lТUnivers invisible & impalpable en soi, si ce nТest quТil se rend tel, à raison de sa situation & de son véhicule. DТautant que ce Mercure, ce messager du Ciel, & qui en porte les ordonnances en terre, prend de certaines ailes propres à faciliter son vol. Cet instrument est visible & palpable, mais lТesprit en soi-même ne lТest pas, pour être dТune nature absolument spirituelle, & donc lТessence fuit les sens. Pour mieux comprendre ce mystère, qui est très grand & excellent, considérons que la terre & l Тeau occupent lТhabitacle inférieur, pour être moins excellent que le Ciel, qui est le feu, & est situé au-dessus, comme lТair qui est un élément moyen entre le feu subнtil, & la terre, & lТeau grossière se place entre deux. Or afin que la terra fût exaltée par le feu & élevée à la souveraine perfection, il était nécessaire que le feu la repurgeât de sa crasse immonde, & quТà cet effet il fut posé dans son ventre pour y opérer jusquТà tant quТayant séparé toute lТimpureté de la terre, il en attirât lТessence pure & sans fèces. Mais cette terre vierge ne pouvant agir sans les éléments moyens, le feu agit sur lТeau, qui compose un même globe avec la terre, & ce moyennant lТair, subtilisant cette eau par sa chaleur, & la réduisant en vapeur, unissant à même temps la terre à sa nature. Ainsi la nature, qui procède toujours avec orнdre, tend depuis les choses basses par les moyennes au sommet de perfecнtion, & comme la terre est un corps compacte, lТeau ne la peut pas tout à la fois transformer en sa propre natuнre : cТest pourquoi elle sТélève souнvent moyennant la chaleur du Soleil, la distillant & la renvoyant sur la terнre, afin dТy porter la vertu du feu, à ce que par ses aspersions réitérées, la terre se résolve dans ses semences, car les semences de la terre inhérentes, ont en soi le feu de la nature, partiнcipant du feu céleste, lequel résout moyennant des vapeurs très subtiles, la terre en eau, pour pouvoir pénétrer & vivifier les entrailles des seнmences. Apres cela, il la convertit par une digestion continuelle, en une huile cristalline, qui représente lТair par sa clarté diaphane, & lТallume enfin, après lТavoir dépouillée de toutes les impuretés, de sa flamme ardente, la faisant expirer de jour en jour, & monter aux lieux supérieurs à travers de lТair, & la réduisant & la même essence du feu. Voila comme un élément participe de la nature de lТautre : lТélément donc est un corps spirituel conнtenant une matière & grossière & visible, ils ne peuvent reposer, mais sont dans un mouvement perpétuel, pour moyenner la procréation des choses : les uns penchent plus dans leur inégalité vers la forme corporelнle, les autres & vers la nature spirituelle. Quand ces éléments seront un jour ( par lТémotion nouvelle de la nouvelle création) dénués de toute imнpureté, alors leur corps & leur esprit seront en juste balance, & attachez ensemble par le lien sacré de lТéterniнté, lТinégalité ôtée, le mouvement le sera pareillement, qui compose le temps, & là où il nТy en a plus, lТéternité apparaît dТelle-même. De touнtes les matières que nous connaissons, la plus également composée est lТor, qui ayant des éléments purs & destituez dТinégalité, approche plus de lТéternité, quТaucune autre matière, & donne, étant rendu spirituel & applicable au corps humain, une Médecine qui surpasse de bien loin toutes autres Médecines. Et sans lТobstacle de la malédiction que le péché attire & sur nos propres éléments & sur nos aliments, cette excellente Médecine ferait bien un autre effet encore. Parнlant tantôt de lТharmonie, je toucherai cette corde plus distinctement, faisant voir quТil nТest pas impossible de représenter mécaniquement le Macrocosme avec les éléments de cet Univers, sous la forme dТun mouvement perpétuel : jТavoue cependant que nous ne le connaissons quТen parнtie, le péché nous ayant chassé hors du Paradis, dont lТentrée nous est déнfendue en cette vie caduque & misérable. Nous essayerons néanmoins dТattraper quelque branche qui passe par-dessus la muraille du jardin dТEden, & ne pouvant y entrer ni manнger du fruit de lТarbre de vie, nous tacherons dТen avoir du moins quelнque feuilles, bien que (comme dit est ) séchée & corrompue par notre iniquité malheureuse.а

Le feu & lТair sont les éléments supérieurs. Le feu est le premier, préférablement à tous autres, à cause de sa pureté, subtilité & perfection causée de sa, simplicité, qui le rend plus noble & plus puissant, lТesprit de lТUnivers le possède & fortifie merveilleusement. LТair pour être moins pur ne le pénètre jamais à fonds, ni ne sТunit totalement à lui, si ce nТest après être purifié de ses fèces. Le feu élémentaire nТagit que quand il est concentré, cТest alors que ces rayons prennent force, & jettent puissamment leurs influences. Apres que Dieu eut concentré Gen. 1. ver. 10. les éléments & vers. 11. les choses élémentées, concentrant le feu ou le point astral dedans les semences parнticulières, il concentra aussi vers. 14. la lumière diffuse en des certains luminaires pour envoyer vers. 15. leurs rayons en terre, & les y faire opérer. Quand il veut agir, il chasse (sТil est le plus fort en un corps ) les vapeurs impures & superflues dans lТair, pour y être digérées ; sТil est le plus faible, les vapeurs lТoppriment & le suffoquent. Car le feu tâche de purifier toutes choses & les réduire à la souveraine perfection, comme les Philosophes savent : Et tant plus quТun élément est pénétrant, tant plus aussi est-il agissant. Il est pur & ne souffre point dТimpureté. Il y en a de deux sortes, car il est ou intérieur ou extéнrieur : lТextérieur subvient à lТintérieur, lТexcitant pour agiter les qualités différentes du corps quТil pénèнtre, & parachever lТœuvre de la naнture : ces deux feux sont si familiers & collatéraux, que se rencontrant avec leurs forces en un même sujet, lТun fortifie lТautre pour atteindre au sommet de la perfection. Le feu est un élément qui agit dans le centre de chaque chose, par le mouvement de la nature, qui cause lТémotion, lТémotion lТair, lТair le feu, & le feu sépare, purge, digère, colore, & mûrit chaque semence dans la matrice & dans la situation que le Créateur lui a assigné dès le commencement. Cet élément ne peut souffrir lТeau crue, mais il la chasse & réduit en vapeur moyennant sa chaleur. Ce nТest pas quТil soit impossible de rendre lТeau compatible avec le feu, & de la faire durer dans la plus grande flamme, jusquТà rendre lТeau inséparable du feu, mais le chemin en est connu à très peu de gens, & appartient à la cabaнle de la Philosophie secrète. Le feu élémentaire est le Ciel ou le firmament même où résident les astres, dont les influences visibles convainquent dТerreur ceux qui le nient. Il contient abondamment lТEsprit de lТUnivers, qui est le feu, & se communique par le véhicule de lТair aux choses sublunaires, & leur donnant vie : Car la vie nТest quТun flux de feu natuнrel dans le corps vivant. Ceci se doit entendre de la vie animale, car la vie de lТâme raisonnable est un flux de feu bien plus noble & plus pur de substance surcéleste, tirant son feu extérieur immédiatement de lТEsprit de Dieu, qui la vivifie & purifie, commençant par lТattraction des rayons de sa foi, & par la communication ou impression des rayons de sa grâce & lumière, à lui inspirer les principes de la vie éternelle, en attendant quТaccompaнgnée dТun corps dépouillé de toutes impuretés, elle puisse comparaître glorifiée devant le trône de Dieu. Les corps qui subsistent dans le Ciel, en attirent leur nourriture, & envoient ensuite leurs rayons ou influences sur la terre, pour empêcher que par cette émission leur vertu ne vienne à diminuer : lТEternel a ordonné par sa sagesse ineffable, quТils attirassent auнtant dТéléments purifiés de la terre quТils y en renvoient. Et cТest ainsi que se fait la circulation admirable de la nature, dont cette opération de raнyons est la grande roue. Le feu suprêнme est le Ciel empyrée, où résident les Astres spirituels, qui nТont point de corps de lumière compacte, ils sont dТune essence plus subtile & éminente que les astres visibles, & ont bien plus de pouvoir ; ce sont des Esprits qui représentent chacun les forнces & les Vertus de cet Univers, jouissant à raison de leur grande simplicité, pureté & perfection dТune béatiнtude permanente.

Les ténèbres qui voilent nos âmes dans ce monde corruptible nous renнdent les Astres, qui assistent devant la Majesté Sacrée de lТEternel, invisibles, ils voient ( hors du temps ) à même temps & tout à la fois, & ce que nous connaissons & ce que nous ne connaissons pas. Les eaux surcélestes avec leur air & leur feu souverainement purs, composent le Ciel empyrée. Il est parlé de ces eaux surcélestes. Gen 1. Dan. 3.6. Psal. 04.3. CТest une substance très pure, luisante, subtile, enflammée, mais non pas consommée, qui constitue lТhabitacle des Anges (schamaiim) & des bienнheureux, le vrai Paradis composé dТéléments incorruptibles & parfaits, comme étaient ceux dont Adam jouissait avant le péché. Le Macrocosme supérieur contient tout ce quТa lТinférieur. CТest de lТinfluence continuelle de cette eau incorruptible que sТaniment & disposent toutes choses en ce bas monde. SТétant communiнquées aux Astres visibles, elle passe des Astres en lТair, de lТair & de lТeau, & par lТeau en la terre, de sorte quТil appert clairement que le monde inférieur est lТimage du monde supérieur. Et comme en ce monde lТair se tient sur lТeau, & le Feu sur lТair, ainsi dans le monde Angélique, lТair surcéleste est par-dessus les eaux surcélestes, & au lieu le plus éminent est le feu souverainement pur qui compose la lumière inaccessible, où Dieu a constitué lТhabitacle de sa Majesté. Que personne ne nous blâme dТentamer une matière si haute, outre quТon ne dit rien qui soit indigne de notre Dieu, ni qui contrarie à sa Sainte Paнrole : il y a une clef sécrète qui ouнvre la porte de ces secrets, elle est cachée dans un corps très commun, & contemptible aux yeux du vulgaire, mais très précieuse à ceux des vrais Philosophes.

LТair est un élément subtil diaphane, léger & invisible, le lien entre les choses supérieures & inférieures, le domicile des Météores. Il nТy a rien au monde qui puisse se passer de cet élément. Toutes les créatures en tirent leur vie & leur nourriture, il fortifie lТhumide radical & alimente les esprits vitaux. Rien ne viendrait en ce inonde, si lТair ne pénétrait & attirait la nourriture multiplicative. LТair contient un esprit congelé meilleur que toute la terre habitable : cet élément est plus pur que lТeau, & moins pur que le Ciel, il participe de la pureté de lТélément supérieur, & de lТimpureté des inférieurs, & est richement doué de lТEsprit de lТUnivers.

Les Eléments inférieurs sont lТeau, & la terre, leur exaltation dépend de lТéminence des supérieurs, & est nécessaire que pour se perfectionner, ils soient souvent élevés & enrichis des vertus supérieures : il faut dis-je que la terre sТélève souvent par le moyen de lТeau, afin que le feu, résidant dans les entrailles de la terre, apparaisse dans ses opérations : lТeau ne revient jamais à la terre quТelle ne soit amandée, & ne porte quelque nouvelle vertu. La pluie opère plus que lТeau simple, dont le jardinier arrose. LТeau ne pénétrerait pas la terre, si elle nТétait animée de la chaleur supérieure ou inférieure, comme en Eté que la chaleur du Soleil & la centrale subtilisent lТeau, & la font monter par les racines dans les végétaux pour lТachever de digérer & réduire en plantes, fleurs & fruits : la chaleur fait monter lТhumidité de la terre, en brouillard, qui étant levé retombe en pluie par sa pesanteur, & rend lТhumidité à la terre pour la faire fructifier. Car cette marée universelle sТengrosse du Ciel, & en rapporte à chaque fois de nouvelles vertus. LТeau est un élément humide & grossier, il est lТhabitacle des poissons, la nourriture des plantes & des minéraux, le rafraîchissement des animaux, lТaide de la génération, & le véhicule, par le moyen duquel les corps consistent es éléments inférieurs, & reçoivent les influences du Ciel. Cet élément contient les trois autres, & sert à produire, conserver & augmenter tous les corps que nous voyons. Il contient une Médecine excellente, douée des vertus supérieures & inférieures. Heureux celui qui la sait fixer avec son esprit. Comme le feu sépare les choses qui sont jointes, lТeau rejoint celle qui sont séparées, la nature joiнgnant les choses supérieures avec les inférieures par les moyennes, se sert de lТeau pour communiquer à la terre ce que le feu distille en eau, par le moyen de lТair : car lТessence du feu tombant en lТair, celle de lТun & de lТautre se jette dans lТeau, & celle là dans la terre, qui est le réceptacle de toutes les semences : si lТeau ne passait & repassait incessamment par les conduis de la terre, le feu astral la consommerait par lТintempérie de son mouvement, & en passant par la terнre, elle en attire la nature, sТhabillant de son essence la plus délicate, & aiнdant à la putréfaction, qui est la mère de la génération, car sans eau, il ne se fait point de putréfaction. Passant par des lieux bitumineux & ensoufrés, elle en attire cette chaleur & vertu que nous voyons es bains chauds, de Ballaruc & ailleurs. Passant par des veines enrichies de minéraux ou sources métalliques, elle en attire pareillement la vertu, & produit les eaux salutaires, dont les fontaines se voient à Spaà & ailleurs. Car lТeau sent toujours ce qui a été échauffé avec elle, comme on voit dans la composition des bouillions que les Cuisiniers apprêtent tous les jours. La chaleur centrale fait (comme dit est) tous les jours le même avec lТeau élémentaire, & les fruits des entrailles de la terre. Voila comment lТEconome & le Seigneur absolu du monde fait sa distillation dans le Macrocosme : un jour sa bonté paternelle exaltera sa Majesté glorieuse par sa toute puissance, rehaussant ce feu très pur qui sert de firmament aux eaux surcélestes, & renforçant le degré de la chaleur centrale pour réduire toutes les eaux en air, & calciner la terre, à ce que toutes les impuretés consommées par le feu, il rend, à la terre purifiée une eau circulée dans lТair, & pareilнlement purifiée pour composer un nouveau monde consistant en un nouнveau Ciel & en une nouvelle terre, Apoc. 21. 7. ou dans des éléments souнverainement purs, immuables & exalнtés, vivront les corps glorifiés des élus de Dieu, après quТils seront changés 1. Cor. 15. 51. pour être gloнrifiés, cТest-à-dire purifiés de la crasse périssable & peccante, qui voile nos âme en cette vie misérable, pour la rendre capable de jouir de la clarté divine immédiatement. Es. 60. 19. 20. O Seigneur ! quand verrons-nous ta sainte face, jusquТà quand croupirons nous dans les ténèbres de lТiнgnorance & de la misère ou le péché nous tient enchaînés ? En somme lТeau par un sel imperceptible aux sens, dissout les semences que la terre conнtient : cette dissolution sépare les corps, cette séparation les mène à la putréfaction, & cette putréfaction à une nouvelle vie.

Le dernier élément est la terre, dure, crasse, impure, aride, lТhabitacle des animaux, des plantes, des méнtaux & des minéraux, remplie de seнmences infinies, moins simple que les autres éléments, dont la terre est proprement le rebut & le réceptacle. CТest un corps fixe, qui retient les impressions des influences dТen haut plus parfaitement, que ne sont les autres éléments. LТeau & lТair ne les retienнnent pas si bien, car elles pénètrent jusquТau centre de la terre, dТoù elнles reviennent copieusement à la suнperficie. La terre & lТeau constituent un même globe, & opèrent conjoinнtement ensemble à la procréation des animaux, des végétaux & des minéraux : elle possède un esprit nourrissant les corps matériels ; comme il est de la nature du sel, il se dissout aisément par lТeau, qui pénètre les pores de la terre, pour prendre la nature des végétaux, la terre consolide les corps & tempérant lТhumidité de lТeau, à se quТils prennent la forme à quoi ils sont dessinés : lТeau & le feu contestent incessamment dans cet élément moyennant lТair, si lТeau prédomine, il naît des choses corruptibles, si le feu, il en vient des choses durables, la terre enserre les choses pesantes en soi & jette les légères, cТest la mère & la matrice de toutes les semences & de toutes les compositions. CТest aussi bien que lТeau, la matrice de la Médecine universelle. Car lТesprit de lТUnivers se trouve fixe en elle, mais ce nТest pas universellement & partout. Pour cet effet il faut changer la terre en eau, lТeau en air, & lТair en feu. On tire de la terre, qui nous vient dТen haut, le mouvement perpétuel, si elle se dissout dans son eau, moyennant le feu Philosophique, après quТelle a repris la forme du chaos quТavaient les éléments avant la séparation des choses élémentées.

Ayant ainsi ébauché le chaos & les éléments, faisons-en de même des choses élémentées. Ce sont les substances qui proviennent des éléments, & ont de lТaffinité avec eux, ils sont ou spirituels ou corporels. Les premiers sont créés de lТessence des éléments les plus subtils ; tant plus ils sont subtils, tant plus ils ont de force & de pouvoir, lТexcellence de lТopération dépendant absolument de la subtilité de lТessence. Les éléments les plus purs ont les esprits les plus subtils qui servent dТinstruments à la parole éternelle de Dieu. Les Esprits sont supérieurs, ou inférieurs : les premiers habitent dans le Ciel, & sont de la première ou de la seconde classe : ceux de la première sont très purs, & habitent le Ciel empyrée, & comme ils sont au-dessus du firmament & du mouvement mesuré des Astres, ils ne sont point sujets au temps : ils entendent & comprennent les choses non successivement, mais tout à la fois : ils sont distingués par ordres &puissances. Cor. 1. 16. y ayant des Archanges 1. Thess. 4. 16. les Anges étant distingués des Puissances, Rom. 8. 38. Les Esprits de la seconde classe sont ceux qui habitent dans le firmament, es Astres visibles : comme ils président es opérations du feu Astral, on les a appelés des Salamandres : ils servent dТinstruments aux opérations que les Anges bienheureux exercent dans les Créatures basses : la lumière dТen haut parfaite ne se communiquant à la basse imparнfaite que par ce moyen ou milieu. Ces esprits sont innombrables, & ont leurs fonctions distinctes & déterminées, comme les créatures qui habiнtent le globe de la terre. Autant quТil y a dТEtoiles différentes au firmament, autant y a tТil dТordres divers dТEsprits ; il y en a de Solaires, de Lunaiнres, de Saturniens, Mercuriaux, qui dominent le globe de la terre par leurs influences : ce sont eux qui exploitent même les fondions morales dans lТhomme, le portant aux actions de probité civile, dont nous avons vu, les païens ornés. Mais comme cela ne vient que du Ciel subalterne, il faut des rayons de la lumière de lТEsprit suprême, pour crucifier notre propre chair, & la sacrifier même pour la gloire divine, renonçant à toutes nos félicités corruptibles pour lТincorrupнtible, jusquТà aimer nos ennemis & haïr notre propre nature corrompue. Les affections qui vont au-delà de lТordre de la nature, viennent imméнdiatement de la lumière non crée de lТEsprit de Dieu. Les esprits qui président dedans lТair consomment en eux, & convertissent en leur propre nature, ce chaos qui est composé de toutes choses, donc aucune des choses crées ne se peut passer, ils conduisent les Météores & produisent souvent par la volonté du souverain Créateur, les effets prodigieux du vent & du tonnerre ; ils ne sont pas tous mauнvais ni sujets au Prince de ce monde qui règne dans lТair. Ils ne sont point universels, mais distribués en des cerнtaines dispositions pour différentes fonctions. Le rémanent des Esprits terrestres & aquatiques ont pareillement les leurs suivant les ordres de lТEterнnel, ils sont de part & dТautre moins puissant que les aérés. Ce que les Esprits opèrent de bon dans le Cours de la nature provient de ceux qui sont bons, & que Dieu a crées élémentaiнres à cet effet ; ce quТil y a de mauvais & de sinistre vient des Esprits malins jetés hors du Ciel empyrée à cause de leur rébellion, pour laquelle ils sont condamnés de vivre aussi bien que lТhomme pécheur, au lieu des éléments purs & incorruptibles, dans les impurs & périssables. Les Esprits malins qui sont les diables jettent artificieusement des éléments spirituels & corporels dans les choses élémentées pour les ruiner, & surtout lТhomme, dans lequel ils haïssent lТimage de lТEternel quТils tâchent par une envie malicieuse de corrompre, anéantir & plonger dans les ténèbres : mais comme les ténèbres ne servent quТà rendre lТexcellence de la lumière plus apнparenté & belle, aussi leur malice noire ne fait que servir à exalter dТautant plus la bonté & la lumière du Tout-puissant, qui les fait coopérer même dans leur damnation malgré eux, à glorifier la justice & la gloire de son pouvoir infini, par leur vaine résistance & infructueuse.

Ayant traité de tout ce que dessus, il faut descendre pour contempler les corps palpables & sujets à nos sens. Apres les Eléments Spirituels, considérons les corps, tirés des Eléments extérieurement dТune nature corporelнle, intérieurement dТune nature spirituelle. Car les corps ne sont que les prisons qui enferment les Esprits inférieurs & actifs pour les limiter, ils sont limités de vie & de mort, tant plus ils ont dТorganes, tant plus ils sont corruptibles. La seule unité étant immortelle, car la composition présuppose la séparation. La première chose qui se doit contempler en ceci, sont les principes hypostatiques : ce sont des substances actives, tirées des éléments convenant de tempérament, afin de composer les choses élémentées. Nous appelons ces trois principes, le sel, le soufre & le Merнcure. Là où ils sont bien proportionнnés, ils forment une substance durable : là où ils ne le sont pas, la chose se dit & est impure & périssable. La pureté consiste dans lТharmonie & proportion des trois, lТimpureté dans inégalité.

Le sel est la substance des choses, & un principe fixe accomparable à lТéléнment de la terre. Il nourrit le soufre & le Mercure qui agissent sur lui, jusquТà ce quТils lТaient rendu volatile quant & eux, lТélevant à leur perfeнction. Le sel les retient en récompense & les coagule, leur communiquant la nature fixe, & comme il est fixe & sec, il assemble ce qui est liquide, étant dissolu dans une liqueur convenable, il aide à dissoudre les corps solides, comme sa nature fixe dТautre part les consolide : sa vigueur naissante lui donne des forces alors quТil est dissolu par le moyen du Mercure & du soufre, il nТest actif quТen tant quТil est rendu tel par le ministère des deux autres principes, alors sa puissance se réduit en acte. Car à force que lТharmonie est grande entre les trois principes, lТune ne saurait être ni agir sans lТautre. CТest le sel & le soufre qui préservent les corps de putréfaction, déchassant les humidités superflues capables de causer cette pourriture. Nul corps solide nТest destitué de ce sel, qui se dit le princiнpe fixe, sec, & ferme, il est impossible que sans ce principe, on puisse former un corps. Quand on brûle du bois, lТhumidité grossièrement Mercuriale & superflue, sТévapore : la matière grossièrement sulfurée & bitumineuse le consomme par le feu & évapore pareillement, tendant à la perfection par son élévation, mais le sel demeure dans les cendres avec lТhumide radical fixe, qui ne se peut consommer ni détruire.аааааааааааааа .

Le soufre est un principe gras & huileux qui lie les deux autres principes entièrement différents pour lТexcès de leur sécheresse & humidiнté, de sorte quТil leur sert de milieu & de ligament pour les joindre & faiнre tenir ensemble, car il participe de lТune & de lТautre substance, ayant partie de la solidité du sel, & partie de la volatilité du Mercure : il est susceptible du feu opérant par la. dessiccation & consomme le superflu : cТest en vertu de cette opération quТil coagule le Mercure, mais il ne lТAнchève pas seul, cas le sel qui lui est, incorporé intimement lТassiste puissamment : le soufre produit les odeurs, mais la substance entière du sel fixe, tirée de lТintérieur du soufre, se trouve également diffuse par toutes les parties du corps, il aura coagulé son Mercure en telle sorte que ce corps là ne donnera nulle odeur, comme nous voyons dans lТor & dans lТargent.

Le Mercure est une liqueur spirituelle aérée, rare, engrossée dТun peu de soufre, & lТinstrument le plus proche de la chaleur naturelle : il donne vie & vigueur aux créatures sublunaires, & fortifie celles qui sont débiles : il tient de la nature de lТair, & se montre tel par son évaporation, alors quТil sent la moindre chaleur, quoi quТil soit comparable à lТeau par sa fluxibilité, & ne se contient pas dans les propres termes, mais dans des termes étrangers cТest-à-dire dans lТhumidité, il domine dans les corps imparfaits & corruptibles,а car il possède trop peu du sel & du soufre, mais là où il est réduit en une même nature bien proportionnée avec les deux autres principes, il compose un corps incorruptible, comme nous voyons dedans lТor, dont à cause de cette admirable proportion, on peut tirer une Médecine très excellente & salutaire.

Après la contemplation des troisа principes de la nature, il faut dire deux mots. de la semence. CТest uni extrait tiré, exalté & séparé dТun corps par le moyen dТune liqueur convenable mûri dans les vases propres pour la propagation de son espèce. Le baume naturel qui est une essence spirituelle des trois principes, un Esprit céleste, cristallin, & invisible habitant en un corps visible, anime la semence. Cette semence, en tant que semence, nТest pas un corps sensible, mais plutôt son réceptacleа ; il se produit moyennant la chaleur, & cela non par lТart mais par la nature, il ne saurait durer sТil est procréé dТéléments corruptibles, cТest ce que devraient noter ceux qui cherchent la Médecine incorruptible dans des corps corruptibles & imparfaits des Animaux, Végétaux & Minéraux. Aucune semence ne peut croître ni multiplier, si on la prive de sa vertu active par une chaleur étrangère ; le poulet rôti nТengendre plus. Chaнque semence ne se mêle jamais hors de son règne, les Métaux ne souffrent aucun mélange des Végétaux, ni les Végétaux des animaux dans leur procréation. Tontes sortes de semences sont spirituellement instruiнtes, du Créateur pour achever mécaniquement le cours de leur procréaнtion du temps déterminé, moyenнnant leur teinture & leur pouvoir, qui se manifeste quand les empêchements sont levés : car il les faut ôter si une génération légitime se doit faire : & il nТy a point de matière qui nТait ses vertus particulières & désignées pour coopérer (si elle est pure) à la semence, & marcher de conнcert avec elle à la fin destinée par le souverain Créateur, étant impossible que cette vertu intérieure & extérieure, demeure infructueuse, si elle est bien disposée. La semence sТhaнbille dТun corps élémentaire propre à soi, attirant par sa vertu magnétiнque la nourriture dont elle a besoin. Tout ce que dessus agit sur les éléнments passifs, qui sont la terre massiнve & grossière, & lТeau de mêmes qualités, dont la concentration avec les Principes actifs en une même matière inséparable, est le chef dТœuvre des Philosophes, ou plutôt de la grâce & de la toute puissance de lТEternel notre Dieu.

Des trois principes de la nature ainsi ébauchés ; il y a les trois accidents de la nature es choses élémentées à considérer, qui sont la généнration, lТa conservation & la destruction. La génération de chaque corps en particulier, se fait de sa propre semence, & cela dans sa propre matrice, car si la semence nТest pas corнrecte, ou la matrice pure & naturelнle, il ne se peut faire aucune génération. La semence animale requière une matrice animale, la semence végétable demande une matrice végétable, & la semence minérale veut une matrice minérale : ce qui se doitа bien observer pour éviter les erreurs vulgaires : & cТest la proprement une bonne matrice & sortable qui répond absolument à la semence de son règne, & comment se pourrait-il quТune semence naturelle & légiнtime, purifiée dûment de ses accidents étrangers & nuisibles, posée ou par la nature sans artifice, ou pas lТartifice selon la nature dans la véнritable matrice, faillit à produire son semblable ? ne voyons-nous pas journellement les jardiniers & les laboureurs opérer en entant en greffe, & semant en bonne terre, produire ce que ceux qui se disent à grand tort grands Philosophes, ignorent de faire dans le règne minéral. Mais il est aussi impossible sans la nature dТaugmenter & de faire croître par tous tes artifices imaginables un bœuf, que de la laitue, ou de lТor. Au contraire il est absolument nécessaire si quelque génération se doit faire par artifice, que cet artifice se conforme totalement à la nature qui contient lТordre que le Créateur Éternel a prescrit dès le commencement aux Créatures, aucune desquelles, ni mêmes les Anges bien-heuнreux nТont le pouvoir de rien chanнger en cet ordre.

Que ceux donc qui ignorent cet ordre, lТapprennent avant que de hasarder de rien tenter contre cet ordre, & sТils ne peuvent le comнprendre ou apprendre, ils feront bien de laisser opérer la génération à la nature sans eux, puisque aussi bien se fera-t-elle sans eux, quand ils nТen seraient point dТavis. Je plains ces misérables qui veulent copier un original qui leur est inconnu, & travailler en une opération dont ils ne sauraient parler seulement. Je conclus donc que ceux qui veulent opérer en imitant la nature doivent en connaître premièrement les semences, & puis aussi les matrices, & alors sТils choisissent la véritable semence telle que la nature lТa formée dans son habitacle, & pareillement la matrice ainsi que la nature lТa formée, & quТils mettent cette semenнce bien purgée & bien conditionnée dans cette matrice, remettant la décoction à la nature du feu, inhérent en eux, alors dis-je, ils pourront en attendre un succès favorable. En cet article il ne suffit pas de connaître la semence particulière de chaque corps des trois règnes de la nature, qui lТa ordinairement inhérent en soi-même, il faut encore connaître la semence de lТEsprit universel quТil infuse admirablement aux animaux, aux végétaux & aux minéraux, sans qui rien ne subsiste ni ne sТengendre : car cet Esprit, ce cinquième élément, cet instrument de lТEternel est absolument requis, dans la procréation des choses. Ainsi comme il contient la teinture universelle des Semences, il a pareillement le pouvoir dТopérer sur lТuniversel, & doit raisonnablement servir de base à la Médeciнne universelle, laquelle jamais personne nТa tiré ni ne tirera dТun corps particulier des animaux, des végéнtaux, ni des minéraux. Rien ne peut naître dТaucune semence, qui ne Se pourrisse moyennant une chaleur naturelle & douce, quand son sel étant résolu dans une liqueur convenable, pénètre par ce chemin la substance de la semence, à ce que lТEsprit inclus se forme de sa matière un habitacle propre à la multiplication de son espèce. Les animaux se multiplient par les animaux, les végétaux par les végétaux, & les miнnéraux par les minéraux, il faut que cela se fasse par ordre dans chaque espèce, comme on voit que lТEternel lТa ordonnée Genèse 24. il ne se fait point de putréfaction sans solution, & point de solution sans liqueur, mais cette liнqueur doit être proportionnée à chaque espèce, premièrement suivant son essence ou sa qualité, après selon sa quantité. Le second article nécessaire à cette génération est le feu, qui doit être lent & doux, à ce que la liqueur qui contient le sel naturel de la matière, ne sТen sépaнre en évaporant, ce qui causerait au lieu de la génération, la destruction, & au lieu de la vie, la mort. La matrice contenant la semence doit être bien fermée pour concentrer la vertu de lТEsprit agissant, & la matière ne doit point être sortie de sa matrice, où elle travaille à la putréfaction, car si vous sortez le grain du blé dissolu pendant sa putréfaction de sa terre, il périra. La vertu des seнmences varie suivant celle des maнtrices. Les semences doivent être égales, tant le mâle que la femelle sans mélange, de peur que la confusion des espèces nТengendre des monstres. La génération est suivie de la régénération : elle est ou naturelle ou artificielle. La naturelle se fait par la seule nature, quand les seнmences mûries tombent en terre & renaissent en se multipliant. LТartiнficielle est quand lТouvrier opère moyennant la nature, & en lТimitant & préparant les matrices, comme fait le laboureur en bêchant, fumant, arrosant & préparant la terre. Ainsi le Philosophe doit traiter sa terre Philosophique, dont les pores sont resserrés & compactes, il les doit humecter, pénétrer, amollir, rendre subtile, nourrir & faire mûrir moyennant cette nourriture, la rendant plus que simplement parfaite & capable, moyennant cette régénéнration, de se multiplier à une seconde vie. CТest-là le Phénix qui renaît de ses cendres. CТest là la Salamandre qui subsiste dans le feu. CТest là le Caméléon universel, qui a le pouvoir de se revêtir de toutes les couleurs & propriétés quТon lui oppose. Considérez le rapport admirableа quТont les choses éternelles & les temporelles, les spirituelles & les corporelles, les immatérielles & les maнtérielles, & voyez suivant les lumières que Dieu nous a données, si vous ne trouverez pas lТimage bien quТimparfaitement des choses supérieures dans les inférieures. LТhomme corrompu par le péché, & sujet à perdition, devait moyennant la régénéraнtion remontée à la gloire de la vie éternelle, & rapprocher de la vie & clarté divine, dont il était séquestré, cТest pourquoi pour y atteindre il a fallu que la parole immatérielle de Dieu descendît ( à parler ainsi ) du Ciel & fut faite chair, afin quТelle satisfit en cette chair parfaite & saнcrée pour les hommes imparfaits & damnez, lesquels pourvu quТils sТincorporent spirituellement par la foi, la perfection & le mérite de cette parole incarnée, participent de son Eternité & de sa gloire. Là où ceux qui nТy participent pas demeurent en perdition. Voyez dis-je comment cette merveille ineffable & incomнpréhensible de la sage Providence de Dieu nous est ébauchée & dépeinte dans la créature subalterne. Pour donner ( par exemple ) aux corps imнparfaits & corruptibles la perfection & la constance qui leur manque, ne faut-il pas que lТEsprit universel & céleste prenne leur forme & les fasse renaître pour subsister, moyennant la régénération dans la seconde vie, comme nous voyons journellement es règnes des animaux & des végéнtaux ? Et la cabale de la Philosophie secrète ne fait-elle pas voir à ceux qui en sont, que cet Esprit universel incorporé par une manipulation aussi admirable que cachée à la terre Philosophique, la mène par les degrés que lui dicte le cours prescrit de la nature, à cette perfection, qui étant ensuite appréhendée par les corps défectueux & périssables, les fait renaître en une nouvelle vie, où ils sont hors de la juridiction des éléнments transitoires ? cette réflexion a dépeint lТincarnation, du Fils Eternel de Dieu, avant quТil fut manifesté en Chair aux Philosophes païens, & à obligé les Mages dТOrient dans le temps de son apparition, à distinguer & reconnaître ton Etoile, & à le venir adorer à Bethlehem : cette mure réflexion nous doit aussi porter à reconnaître lТharmonie mystérieuse de la parole non créée avec la créature subalterne de la parole réнvélée immédiatement, & de la voнlonté divine en acte médiatement, & en un mot des œuvres spirituelles & matérielles de lТEternel nôtre Dieu, dont nous devons incessamment louée la Majesté très haute qui sТest manifestée à nous, pauvres créatures indiнgnes, dТune façon souverainement excellente, pour nous préparera à le magnifier un jour parfaitement dans son règne spirituel, comme nous le magnifions maintenant imparfaitement dans son règne matériel. SТenнsuit la conservation des Créatures Elémentées qui se fait par les mêmes choses que la génération. Mais comme cette conservation se fait moyennant lТassomption des matièнres extérieures, il y a toujours quelнque matière quТelle sТapproprie & incorpore comme convenable à sa nature, & quelque matière quТelle rejette comme mal propre à sa nature. La nourriture qui opère cette conservation est spirituelle ou corporelle, la dernière est visible & palpable, la première invisible & impalpable, mais de deux différenнtes sortes, dont lТune inhérente à la matière nourrissante, est moins épuнrée, la seconde bien plus pure, puisque ce nТest que lТEsprit universel présent à toutes choses, qui est comнme le Gouverneur de cet Esprit parнticulier, & le lien qui attache le maнtériel visible avec le matériel invisible, cТest à dire le corps & lТEsprit ensemble. Tant plus que les Eléments & les aliments qui nourrissent quelque corps sont purs & séquestrés dТimpuretés, tant plus la nourriture en est-elle parfaite. Ce qui est le plus, capable de perfectionner cette nourнriture, est la simplicité de sa composition quand elle nТest pas faite de beaucoup de différentes espèces. Quand cette nourriture est excellenнte, elle peut causer une rénovation entière dans le corps qui se lТapproнprie. Le serpent se renouvelle ou raнjeunit en changeant de peau, lТhomнme en fait autant quand par lТassomption dТune Médecine excellence & universelle, son, poil blanc se chanнge en noir, & sa peau ridée en un teint frais. Les plantes de même reverdissent par lТapplication de la Méнdecine universelle, & lТor rajeunit alors quТil se change en liqueur dans le Mercure par le bénéfice du feu ; je pourrais dire beaucoup de choses de cette conservation, si je ne craignais de faire un livre au lieu dТuнne lettre.

Reste la destruction des choses élémentées, qui se fait dТordinaire par son contraire, quand lТune des qualités surmonte lТautre : Elle se fait ou par la dissolution ou par la coagulation : cette dissolution étant grossière, la destruction se fait par blessures, chute, fraction, dissection : la dissolution délicate se fait par corrosion & par inflammation : il y-a pourtant une solution douce, qui se fait par le chemin de la nature, & transplante le corps à une nature plus constante & parfaite. La coaнgulation cause en échange une destruction, quand le liquide se coaнgule en sorte que cela tire la destruction en conséquence. Alors que les Esprits & les vapeurs se dessèchent ou sТenferment par des obstructions.

Cette considération finie, on jette avec justice les yeux vers les opéraнtions supérieures des Etoiles destinées à infuser leurs propriétés distinctes es trois règnes pour la propagation de leurs semences distinctes : La lumière inhérente en ces corps ne peut reposer, mais elle travaille continuellement à élever la lumière inhérente dans les corps particuliers, comme celui-ci travaille à attirer la supérieure. Cette influence est un esprit doué du pouvoir de se communiquer par le moyen des rayons aux corps; sublunaire. Quand ces influences sont simples, cТest-à-dire dТune seule Etoile, elles nТopèrent que simplement. Mais lТinfluence jointe des rayons de différentes Etoiles, qui unissent leurs rayons, opère diversement es corps, inférieurs, ou pour en hâter ou pour en empêcher, les actions. Les Etoiles fixes sont celles dont le mouvement est moins perceptible, à raison de sa tardiveté, qui représente les intervalles & les figures toujours de même.

Pour abréger je vous renvoie à ceux qui sont profession dТen traiter plus amplement, ne voulant dire que deux mots des Planètes, qui sont des Etoiles, dont le mouvement est visible, & lТeffet remarquable, tant à nuire quТà profiter, leur aspect étant très puisant, soit quТil soit droit, ou collatéral, quТil opère par conjonction ou par opposition ; les principaux sont le Soleil & la Lune, donc le premier se peut dire une sourнce, abondante de lumière & de chaleur. LТâme du monde ou lТEsprit universel possède puissamment cet astre, qui le décoche par ses rayons pour donner vie & mouvement à lТunivers.

Les vertus de toutes choses sont inhérentes au Soleil, & son mouvement règle celui des saisons, & des corps qui sont sous la classe des saisons. Et comme Dieu a voulu que les choses supérieures eussent leurs images dans les inférieures, il se trouнve quТon en voit une du Soleil dans lТor, qui possède les vertus dilatées du Soleil, resserrées dans son corps, lesquelles si on les réduit de puissance en acte, ont de quoi rendre largeнment aux corps imparfaits ou malades, la vertu Solaire & vivifiante qui leur manque. Le Soleil attire par sa vertu magnétique les esprits les plus purs, & les perfectionne pour les renvoyer par ses rayons, afin de restaurer & faire augmenter les corps des créatures particulières. La Lune tire sa lumière & ses influences du Soleil les renvoyant la nuit en terre, & marque par son mouvement raccourci, les mois. Cette Eve tirée de la côte dТAdam (ou Soleil) fait dans lТopération susdite lТoffice de la feнmelle, & préside dans la matière huнmide, féminine & passive, comme le Soleil fait dans la matière sèche, mâle & active.

Les Planètes moindres sont premièrement les Hétérodromes qui font leurs cours par un mouvement divers & en temps inégal : Ce sont Jupiter, Saturne & Mars, le preнmier achève son cours en douze ans ; le second en trente, & le troisième en, deux années.

Les Homodromes qui font leur chemin dТune vitesse presque égale, sont Venus, & Mercure : le premier achevé son cercle dans une année, & le second de même. Parlant des Métaux, peut-être toucherai-je un mot de leur affinité & harmonie avec les Plantes. Cependant laissant à part les Météores je me contente de vous dire généralement quТils sТengendrent dans lТair, comme les Minéraux en terre des vapeurs, & se réduisent par la vertu des Etoiles en de certaines formes : ils sont de quaнtre sortes suivant les Eléments, les Comètes & Etoiles tombantes, qui sont des foudres, tenant du feu : le vent de lТair : la pluie & la grêle, de lТeau : les pierres des foudres, & de la terre.

Cette contemplation ( où je laisse le champ libre à vos méditations ) finie, restent à considérer les choses Elémentées inférieures, qui composent les trois règnes de la nature, à savoir lТAnimal, le Végétal & le Minéral.

Commençons par le dernier, & observons que chaque Métal cache,аа spirituellement tous les autres en soi, dТautant quТils proviennent tous dТune même racine, à savoir du soufre, du sel, & du Mercure. Le Mercure est une liqueur crasse, laquelle bien préparée, le feu ne peut consommer : elle est engendrée dans les entrailles de la terre, & est spirituelle, blanche en apparence, humide & froide, mais en effet & en pouvoir chaude, rouнge & sèche. Le Mercure reçoit volontiers en soi les choses qui sont de sa nature, & se les incorpore. Cette eau métallique engloutit avidement les Métaux parfaits, afin de se servir de leur perfection pour sa propre exaltation. La nature lui ayant imprimé cet instinct, comme à toutes créatures, de tendre par la voie légitime à lТamendement, & à la mulнtiplication de son espèce. Le soufre, qui engrosse le Mercure, est le feu qui lui est inhérent & naturel, & qui moyennant le mouvement extéнrieur de la nature lТachevé de digérer & mûrir. Il ne fait pas un corps séparé, mais une faculté séparée du Mercure, & lui est inhérent & incorporé. Le sel est une consistance sèche & spirituelle, pareillement inнhérent au Mercure & au soufre, donнnant à ce dernier le pouvoir de digérer le premier en métal. Or comme dans le cours de la nature ordinaire & avant la coagulation du métal, le sel est très infirme. Dieu a inspiré aux Philosophes la voie dТajouter au Mercure un sel pur, fixe & parfait, pour opérer en peu de temps ce que la nature ne fait quТavec un travail de plusieurs années. La génération des métaux se fait comme il sТensuit : lТEsprit universel se mêle à lТeau, & à la terre, & en tire un esprit gras quТil distille dans le centre de la terнre, pour le réchauffer de là, & le plaнcer dedans sa matrice convenable, où il se digère en Mercure, accompagné de son sel & de son soufre, dont ensuite se forme le Métal, ce qui se fait quand la teinture cachée dans le Mercure se montre & vient à naîнtre, car alors le Mercure se trouve congelé & changé en métal, souvent le Mercure se charge dans cette maнtrice dТun soufre impur, qui lТempêнche de se perfectionner en pur or, ou argent, à quoi lТinfluence des Planètes moindres, & la constituнtion de la matrice contribuent, & le font devenir plomb, ou fer, ou cuivre, qui ne soufrent point lТexaнmen du feu. Cette décoction requière une chaleur extérieure tempérée & continuelle, laquelle secondée de lТesprit métallique intérieur, atteint finalement sa maturité. La conservation des Métaux se fait moyennant le soufre Métallique intérieur, & alors quТils subsistent dans un lieu qui leur est propre. La destruction des Métaux se fait par le moyen des choses qui nТont aucune harmonie avec eux, comme sont les eaux & matières corrosives, ce que les Cuнrieux ont bien à noter.

LТor est un métal parfait, & dont les éléments sont si généralement baнlancés, que lТun ne prédomine point à lТantre ; CТest pourquoi les anciens Philosophes ont cherché dans ce corps parfait une Médecine parfaite, & qui ne se trouve en aucun autre corps sujet à être détruit par quelнque inégalité, car une chose sujette dТelle-même à destruction, ne saurait donner à dТautres une santé ou un amendement de conséquence. La question est de rendre lТor vivant, spirituel & applicable à la nature huнmaine, ce qu il nТest pas en sa nature simple & compacte : pour parveнnir à cette perfection il doit être réduit dans sa femelle à sa première nature, & refaire par sa rétrogradaнtion le chemin de la régénération, dont jТai parlé ci-dessus. LТor mort en soi-même nТest bon à rien, & est stérile : mais rendu vivant, il a de quoi germer & se multiplier. LТesprit Méнtallique vivifiant est caché tant quТil réside dans un corps compacte & terrestre, mais réduit de son pouvoir en acte, il est capable dТopérer non seulement en la propagation de son espèce, mais encore à cause de ses éléments également proportionnés, il rétablira la santé & la vigueur dans le corps des animaux. Comme le Soнleil céleste communique sa clarté aux Planètes, ainsi lТon peut communiнquer sa perfection & sa vertu aux Métaux imparfaits. CТest pourquoi les anciens Cabalistes ont désigné les Plantes & les Métaux par des mêнmes caractères, & ce nТest pas sans grande raison, que le Soleil & lТor ont été figuré par un cercle entier & son centre, à cause que lТun & lТautre contient en soi les vertus de tout lТunivers ; le centre signifie la terre, le cercle le ciel : Celui qui sait réduire les vertus centrales de lТor à sa circonférence, acquiert les vertus de tous; lТunivers dans une seule Médeнcine. LТor parait & est extérieureнment fixe, mais intérieurement il est volatil : cette nature spirituelle & voнlatile proprement contient sa vertu Médicinale & pénétrante : Car sans solution il ne fait rien, LТor a une affinité très grande avec le Mercure, & il nТy a quТà les joindre après les avoir rendus purs & sans macules, pour les unir ensemble, étant lТun & lТautre incorruptibles & parfaits : lТun de ces corps est lТinférieur, & lТautre le supérieur, dont parle Herнmès. Mais notez que lТor en sa naнture compacte, massive & corporelнle est inutile à aucune Médecine, ou transplantation. CТest pourquoi il le faut prendre en sa nature volatile & spirituelle. La rotondité se désignant par la perfection de lТor, qui jette ses rayons diamétralement mesurés du centre à la circonférence, & les quatre qualités également baнlancées dans lТor représentant les quatre lignes égales posées en rectangle, qui forme le quarré équilatéral. La Cabale secrète trouve dans la matière de ce métal, la forme proнbable & perceptible de la quadrature du cercle. Mais comme peu de gens sont capables de comprendre des mystères cachés, il nТest pas à propos de les profaner & étaler à la vue des indignes,

LТargent bien que plus parfait que les autres Métaux, lТest moins que lТor, il se rapporte à la Lune céleste, & en possède la vertu comme le Caractère. Il est très utile en son espèce aux Philosophes experts. Comme lТor a la Signature dans le Macrocosme, du Soleil, & dans le Microcosme, du cœur, ainsi lТargent a la signature dans le Macrocosme, de la de la Lune, & dans le Microcosme du cerveau, dont il est une Médecine singulière, sТil est rendu Spiriнtuel & impalpable.

Les Métaux moindres sont deux mous, à savoir le plomb & lТétain, & deux durs, à savoir le fer & le cuivre. Ils sont composés dТun soufre impur & dТun Mercure non mûr. Chacun étant doué dТun esprit limité à certain degré, ne domine dans les cures Philosophiques que sur les maladies où préside un esprit subalterne à celui qui est inhérent à lТun de ces méнtaux.

Les pierres précieuses sont difféнrentes à raison de leur digestion, & sont diaphanes à cause quТelles sont congelées de lТeau pure avec lТEsprit de lТUnivers, douées de certaines teintures, non tout à fait dissemblaнbles de celles des métaux, qui leur donnent & la couleur & la vertu.

Les pierres communes & non transнparentes sont congelées de terre crasse & impure, mêlée dТune humidiнté tenace & gluante, laquelle desséchée compose la pierre dure, molle, ou sablonneuse, plus ou moins, selon la quantité ou qualité de cette аhumidité.

Les Minéraux sont les matières qui ne sont ni pierres ni métal. Le vitriol, le Mercure commun & lТAntimoine participent le plus de la matière métallique. Le dernier est la matrice & la veine de lТor, & le séminaire de sa teinture : lТun & lТautre contient une Médecine excellente. Le sel commun, lТArmoniac, le salpêtre, le sel gemme, & lТAlun le suivent & sТengendrent des eaux saнlées. Le soufre au contraire est conнgelé de la sécheresse pure terrestre. Pour le Bitume il sТen trouve de plusieurs sortes. CТest un suc de la terre tenace & susceptible du feu : il y en a de dur & de liquide, le premier est lТAsphalte, Pissasphalte & lТAmbre jaune : le second est oléagiнneux comme le Naphte & lТAmbre Arabique : Les Minéraux de la troisième espèce sont lТorpiment, le sandaraque, le gypse, la craie, lТargile, la terre dТArménie, & la terre sigillée.

Apres la contemplation du Règne Minéral ébauchée superficiellement, il en faut autant faire, mais sommaiнrement du Végétal, de peur que cetнte lettre ne devienne insensiblement un livre entre les mains dТun homнme qui nТen fit, ni ne fera jamais. Les Végétaux sont des corps qui ont racine, dans terre, & poussent leur tige, feuilles, fleurs & fruits dans lТair. Leur semence intérieure aidée dТune chaleur extérieure, & surtout animée de lТEsprit universel, moyennant lТinfluence des Astres, se fait voir dans la propagation de son espèce. Considérez de votre chef dans les parties dТun végétal solides & liquides, spirituelles &а corporelles, leur baume naturel qui est à proprement : parler, leur soufre corporel qui les agite avec leur humidité, ou Mercure qui les humecte, soutient. Leur Anatomie vous montrera dans leur solidité leur chair, dans leurs ligaments comme les artères & les veines qui servent aux démarches que fait en eux lТesprit universel. Le rémanent de leurs membres sont la racine, la tige, lТécorce, la moelle, le bois, les branches, les feuilles, les fleurs, & les fruits, la mousse, le suc, la gomme ou racine / Où votre méditation vous dictera sur le pied de ce que jТai dit ci-dessus, tant au sujet de lТuniversel des Créatures, quТà raison des créatures en particulier, ce quТil y a à observer concernant leur génération, conservation, & destruction : elles sont sujettes aux saisons qui arrêtent ou hâtent, suivant leurs propriétés, les qualités inhérentes à chaque plante séparément, pour lui faire faire son cours destiné dès la fondation du monde. On nТaurait jamais fait de parler de leurs espèces & vertus différentes, comme aussi de leur signature & constellation, ou bien de les distribuer et arranger sous les Astres qui dominent chaque plante en particulier, & démontrer aux sens que les signatures se rapportent à diverse maladie avec lТharmonie des esprits subalternes, qui gouvernent, & les perfections des plantes, & les imperfections des maladies. Mais ce chemin, bien que merveilleusement beau & agréable, est trop long, & ne fait que tournoyer autour du centre Cabalistique, où on arrive par un sentier infiniment plus court & aisé, si on considère exactement le commencement & la fin de cette lettre. A mon avis ayant la clef de la science générale, on pénètre aisément les propriétés des créatures particulières, mais il est très difficile de grimper du particulier au général, car naturellement on descend bien plus aisément quТon ne monte, & la peine est toujours plus grande de parler au Prince même quТà ses domestiques.

LТAnimal est un corps mobile & se nourrit des végétaux & des minéraux : Car ces deux derniers participent les uns des autres : Comme ce serait un ouvrage ample & grand dТen déchiffrer par le menu les parties & les espèces, je nТy toucherai quТen passant. Les animaux sont composés du corps & de lТâme : le premier est proнprement lТhabitacle du second. Les corps sont tous pénétrables aux âmes animales. Et ont des parties plus ou moins condensées, & relatives aux éléments du Macrocosme. Les os qui sont ce quТil y a de plus sec, sont semblables & approchant de la terre. Les cartilages sont des parties moins dures que les os & ployables, comнme aussi les ligaments, membranes, nerfs, artères, veines ; dont je me rapporte aux Anatomistes, aussi bien que des autres parties extérieures & intérieures purement corporelles : où nous trouverons quТelles se rapportent aux éléments, les sèches à la terre, les humides à lТeau, & les spirituelles à lТair & au feu. Les esprits animaux sont des vapeurs subtiles : il y en a de supérieurs & dТinférieurs, ceux-ci sont aquatiques ou terrestre, & président dans les parties du corps qui leur conviennent le plus à lТexemple des esprits du Macrocosme, qui contribuent leurs fondions aux éléments dont ils tirent leur oriнgine. LТesprit du feu ou céleste, réside dans le cœur, &, anime les autres par son activité: ils opèrent proprement dans le Microcosme ce quТil ce quТil fait dans le Macrocosme, à la réserve de ce quТil est particulier dans lТun, comme il est général dans lТautre, où il a de lТattachement avec les esprits subalternes du gland monde, ainsi quТil fait dans lТanimal avec les esprits subalternes du petit monde, chaque animal se pouvant qualifier tel, bien que plus imparfaitement que ne fait lТhomme, & fait seul à lТimage de Dieu : A peine mТempêcherai-je de parler plus que je ne voulais faire de lТâme sensitive, & de sa diversité avec la raisonnable.

LТâme sensitive est une substanceа spirituelle, elle réside en tant que telle dans le cerveau, & domine les esprits animaux, étant instruite & rendue capable par le Créateur, de sentiment, dТappétit, & de motion. A lТappeler de son nom cТest une étincelle de lТesprit universel, tirée par le Souverain de lТessence du ciel sidéré, & imprimée à la semence animale pour la régir dans sa classe où elle est posée : les rayons de cette âme nТéclairent pas au-delà des limites de leurs esprits animaux, lТHomme animal même comprenant point les choses qui sont de lТesprit de Dieu. Car comme cette âme animale nТest que de la classe sidérée, elle ne saurait élever son vol au-dessus de sa patrie. An contraire, il faut que toutes les facultés animales & terminéesаааа soient comme assoupies es régénérés quand lТâme raisonnable sТélève à Dieu, & se prosterne devant le Trône de sa Majesté pour en tirer les lumières spirituelles. De sorte que les rayons de cette âme sensitive ou animale souffrent, pour résider dans les esprits animaux & élémentaires, un mélange très grand des ténèbres attachées à la matière crasse & imнpure, ce qui la rend moins subtile & pénétrante, lТempêchant de connaître les choses que par la seule superнficie. La réflexion de ces rayons enнflamme lТimagination, & émeut lТappétit qui tient lieu de Volonté à cetнte âme, & cause lТémotion des parнties corporelles, qui en dépendent, suivant les organes & leur perfection ou défaut, dТoù vient que les unes opèrent plus ou moins parfaitement que les autres.

LТhomme est la plus parfaite des créatures, son corps est plus excelнlemment & délicatement organisé que celui des autres animaux, cela étant requis à ses fonctions dominantes. La matière de ce corps nТest guère différente de celle des autres, animaux, mais bien la forme, des, parties de laquelle je me rapporte àа ceux qui en ont composé des Volumes, de peur dТen faire une de redites. Son âme raisonnable est de la nature sidérée, douée par le Créaнteur de la faculté dТentendre ce qui se fait sous le Ciel Empiré, & ce que le Macrocosme contient. Quand le Créateur forma lТhomme Gen. 2. v.7. de terre, il nТest pas dit quТil fit son âme dТaucune matière, mais quТil la lui infusa, soufflant es narines dТicelui respiration de vie, dont lТhomнme fut fait en âme vivante & immorнtelle : si elle est pure, elle est dis-je capable de connaître ce qui est du Macrocosme, & dТen juger. Elle peut exercer ses opérations intellectuelles concentrées en elle-même, & sans lТaide des sens extérieurs ou matéнriels, ce que lТâme animale ne saurait faire. Car les sens liés, toutes ses fonctions sont accrochées. LТâme raisonnable est un miroir qui représente les choses fort éloignées, ce que les sens matériels ne sauraient faire : elle pénètre même par un raisonnement solide les choses invisibles, & impalpables. Tant quТelle empêtre ses facultés dans les choses matérielles, elle a peine dТélever son œil aux choses sublimes, mais si elle est assistée de la grâce divine pour se dépêtrer, alors elle peut emнployée ses forces entières, & exploiнter fortement : Car de même que les Astres supérieurs & inférieurs, je dis, les généraux & les particuliers, tirent leur lumière & leur vie de la lumière concentrée du Soleil : Ainsi les âmes raisonnables ne peuvent rien dТelles-mêmes si elles ne sont illuminées des rayons de la grâce du Soleil de Justice notre Seigneur Jésus Christ, par le moyen de sont S. Esprit.

 

La Providence admirable du Père de lumière ayant voulu que sur la fin du troisième jour & vers le commencement du quatrième de la création, las lumière diffuse auparavant, pris forme dans le Soleil qui éclaire le monde temporel, & que vers la fin des trois mille années après la création, la Majesté divine prit chair pour éclairer & régir le monde éternel. Et comme nos âmes sont éternelles, elles sont (je dis celles des Elus ) dès cette vie, habitacles & Temples du saint Esprit, qui les conduit & les perfectionnent, comme lТesprit de lТUnivers fait les esprits maнtériaux. O que nous serions heureux, si le péché maudit nТobscurcissait la clarté de nos âmes, qui depuis ce malheureux accident ne connaissent quТen partie, & certes à le bien prendre, assez imparfaitement. Tout, je dis absolument tout, ce qui nous reste de la lumière excellente que lТâme voit en sa création, ne nous est départi que par mesure de la pure miséricorde de Dieu, & selon son bon plaisir, sans quoi notre âme abrutie est comme confondue avec lТanimale, & sous sa domination, pour vivre & mourir avec elle, car elle la précipite dans la mort, comme de lТautre côté lТâme régénérée par lТesprit de Dieu vivifie & élève lТâme animale à la vie éternelle. Ceux donc qui voudraient perfectionner leur âme se doivent adresser en ferme foi à Dieu, & dépouiller par une sérieuse repentance lТordure du péché, pour obtenir le Saint Esprit, qui est le gage assuré de leur salut, & qui les conduit de grâce en grâce, & de lumière en lumière, jusquТà ce quТayant déposé suivant lТordre présent la crasse périssable qui voile lТâme, ils puissent revêtir dans la seconde vie le même corps, mais purifié & rendu spirituel, afin de se présenter devant le Trône de lТEternel, & le magniнfier & glorifier en toute éternité. Sa Miséricorde paternelle nous y conduit pour lТamour de son Fils aimé Jésus-Christ auquel avec le Père & le saint Esprit, soit honneur & gloire à tout jamais.

La génération dans le règne aniнmal est assez visible, & comme vous en trouvez des descriptions amples, je mТen dispense. La conservation des animaux se fait par le moyen des éléments, des aliments & des médicaments, dont la quantité & là qualité leur cause plus ou moins de bien & de mal. Leur destruction se fait quand lТun des principes prédomine lТautre ; cette inégalité cause leur intempérie, Là où lТhumidité abonde, viennent les maladies qui en participent, comнme catarrhes, hydropisies : si le feu, des fièvres ardentes. Ce qui doit porter dans la recherche des cures, lТesprit des Curieux vers le remède capable de remettre & conserver cette balance des principes, qui cause la santé. Reste lТharmonie des choses, qui est une matière aussi ample que belle & utile. Tout ce que je viens de vous dire ci-dessus, ne parle que de cela, & quand je nТen dirais autre chose, je croirais y avoir amplement satisfait. Néanmoins pour contenter votre curiosité, je vous dirai en forme dТEpilogue, que le rapport doit être grand dТune créature à lТautre, puisque la matière nТen diffère pas, mais seulement la forme. Les Eléments mêmes tirés dТun seul chaos ne différent entre eux quТà raison de leur disposition. Toutes choses sont émanées de lТunité, & y retournent. Cette contemplation est comme la clef des secrets les plus grands de la Nature, où nous voyons que tout est ordonné dans le temps, dans la mesure & dans le poids. Observant la génération, la conservation & la destruction des trois règnes de la Naнture, vous verrez quТils conviennent entièrement entre eux en ce point, ils naissent des trois principes de la Nature, où lТactif tient lieu de mâle, & le passif de femelle, & ce par la chaleur intérieure de la semenнce, & par lТextérieure de la décocнtion, nТimporte que lТorigine en soit différente en forme, comme les créatures, aussi le sont entre elles : ils subsistent & sont conservé par lТattraction du baume semblable à celui qui leur est inhérent, qui leur sert dТaliment, par la chaleur extérieure, & qui fortifie lТintérieure, conservant les humeurs en équilibre. Ils sont détruits par lТattraction de lТinнtempérie résidente es aliments & éléments, que lТÉternel a maudit. Gen. 3. 27. à cause du péché de lТhomнme, par la diminution des organes & par lТintempérie héréditaire au sang. Il faut à chaque corps des trois règnes, la semence, la matrice, son mouvement, ou sa chaleur double & proportionnée, de sorte quТils ne différent entre eux que dans la situaнtion que le Créateur leur a donné avec leur forme, & lТintention de se multiplier chacun dans son espèce, Gen. 1. 22. Il ne suffit pas de connaître lТharmonie des choses terrestres essentielles, mais si faut observer leur concert avec les supérieuнres. Le Soleil élémentaire a une ressemblance très grande avec le cenнtral, ils se renvoient lТun à lТautre leurs rayons & attractions par une réverbération continuelle & réciproque, pour faciliter par ce mouveнment la propagation des créatures. La Lune & les Etoiles ont pareillement un commerce continuel avec les puissances astrales, inhérentes es corps sublunaires, où réside des esprits, se rapportant de vertu & dТinнclination les uns aux autres. Considérez ensuite lТharmonie des esprits & des corps avec leurs opérations parallèles, comme je les ai crayonнnées légèrement ci-dessus. Et surtout admirez le rapport du monde spirituel au matériel, lТun porte lТimage de lТautre, & ce qui paraîtra un jour exalté dans le monde supérieur, se voit ébauché en quelque façon dans lТinférieur. Le Soleil élémentaire présidé au gouvernement du monde périssable, &le Soleil de justice préside à la direction du monde éternel, le temps étant un mouнvement, son directeur créé est moнbile, & lТEternité consistant en un repos constant, est régie par lТimmuable qui a été, qui est, & qui sera le même de siècles en siècles. Quand il apparaîtra immédiaнtement dans la personne glorifiée de son Verbe éternel en chair, comme il apparaît médiatement dans les instruments matériels, disposés pour la direction de lТœuvreа admiнrable de la Création, sa lumière immense ternira celle quТil a distinguée du chaos, pour régler le mouvement du temps, lequel finira dans le même instant que le feu de cette nouvelle clarté incompréhensible bannira le périssable & lТobscur, exaltant nos corps à cette diaphanéité lumineuse, dont sa bonté paternelle a fait voir un échantillon admirable, Matth. 17. v. 2. & Marc. 9. v. 3. Comme aussi 2. Roi 2. v. II ou la présence de lТEternel à lТenlèvement dТElie a opéré sur lui presque de la même façon. Alors toutes les choses émanées de lТunité incompréhensible de lТEternel, ayant parfait leur cours dans lТharmonie du Macrocosme inférieur, retourneнront à cette union purifiées des téнnèbres, lesquelles tiendront lieu de terre damnée dans cette nouvelle création, & serviront dТhabitacle aux esprits des hommes malins, exclus de la lumière & présence de lТEterнnel. Tout de même que les Anges & les hommes bien heureux habiнteront dans la gloire incompréhensible pour le louer, bénir & exalter à jamais. Sa Bonté & Miséricorde Paternelle nous veuille pardonner nos offenses, & nous rassasier des biens de sa maison pour lТamour de son Fils unique Notre Seigneur Jésus-Christ, auquel avec le Père & le saint Esprit, soit gloire & honneur à tout jamais. Amen.

Voilà, Monsieur, lТextrait de ma lecture des Philosophes, simple & sans affectation dТornement, ni dТostentation, dont je vous fais présent dТaussi bon cœur que je suis, Monsieur, Le vôtre.

 

FIN

 

 

 

 

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